Parce que la vie c'est ça aussi...
Coup de fil à 9h du matin, heureusement j'étais déjà levée, pour m'annoncer qu'une amie s'est éteinte pendant son sommeil cette nuit. Elle était malade depuis deux-trois années. Je ne l'avais pas revue depuis sa maladie parce que la vie est ainsi faite parfois. Regrets de ne pas être passée la voir plus tôt. Le temps passe si vite. Nos relations étaient devenues un peu compliqué depuis que ma soeur s'est séparée de leurs fils. Des nouvelles au nouvel an, pour les anniversaires, pour les mariages de leurs enfants... Ca passe vite la vie.
Annoncer à mes parents, à ma soeur aussi. Délicat toujours. Parce qu'ils ne comprennent pas que je garde des liens avec eux. Eux qui étaient des amis à moi avant d'être les beaux-parents de ma soeur. Eux avec qui j'ai partagé des bons moments bien avant que tout soit devenu si compliqué.
Mon neveu, 5 ans, confronté pour la première fois à la mort. C'est vrai que vivre c'est aussi mourir un jour. C'est vrai que donner la vie c'est aussi donner la mort un peu. J'ai envie de le protéger mais comment et surtout est-ce l'aider ? Comment parler de la mort à un enfant de 5 ans sans cacher la réalité mais sans non plus qu'elle soit trop brutale ?
Aujourd'hui, j'ai vu aussi les larmes de ma maman. C'est toujours difficile de voir ma maman pleurer, de la voir fragile. Elle a craqué parce que mené de front son boulot, la gestion de la maison qui est actuellement en travaux donc un peu sale et en bordel, mon père qui oublie tout, ma soeur et ses enfants... Si on rajoute à ça, ma petite personne qui s'incruste depuis un mois en plein temps, qui mène ma petite vie tranquilou et qui bouscule son train train. J'ai rien su dire face à ses larmes, je suis restée là à la regarder en me demandant si je pouvais la prendre dans mes bras. Ma mère n'aime pas les calins. Ma mère n'aime pas qu'on la voit fragile. Alors j'ai finis par prendre la liste des courses et partir pour la laisser pleurer en paix. Je ne sais toujours pas si j'ai bien fait.
Je me serais écouter, je l'aurais prise dans mes bras et je lui aurais dis "vas y maman laisse toi aller ça fait du bien". Je lui aurais dis aussi "laisse moi faire le repas, je m'occupe de tout". Mais y'a cette pudeur entre ma mère et moi qui m'empêche de lui dire tout ça, qui m'empêche de la prendre dans mes bras.
Ce soir, après les courses, me suis éclipsée au café avec mon meilleur ami. Dégustation d'une bonne Faro bien fraiche, sur une terrasse ensoleillée, au bord de l'eau. Oui parce que ce café que j'adore est sur une péniche et que je trouve ça vraiment agréable. On a parlé de tout et de rien. De mon addiction au portable (ouais D. m'a trouvé saoulante à répondre à chaque appel), de mon addiction à la cigarette, des rapports humains, de nos relations aux autres, du travail, des faits divers qui nous marquent... J'aime ces moments où le temps semble s'arrêter, faire une pause.
Demain ? Demain est une autre journée. Avec son lot d'inconvénients, de choses obligatoires et puis son lot d'amusements. Dans la vie on ne fait pas toujours ce qu'on veut (oui F. si tu veux je te paie des droits d'auteurs pour avoir repris cette phrase). Dans la vie, y'a des moments qu'on aimerait ne pas être obligés de vivre. Et puis, y'a des moments d'une simplicité telle qu'on ne peut qu'en sourire.
Ce soir, quand je suis rentrée à la maison, j'ai senti la bonne odeur de l'herbe fraichement coupée sur le côté de la route. Et je me suis sentie bien, sereine. Ca tiens pas à grand chose parfois *sourit*